sábado, 4 de novembro de 2017

Cryonics” ou “cryonie”, l’unique roman en version électronique qui, en parallèle de l’intrigue, informe, au travers de dialogues éclairants, comment l’humanité tente – et peut-être réussira – de suspendre, grâce à la congélation, la mort non acceptée par les esprits les plus audacieux.

En 2005, j’ai publié un roman – “Cryonie”, auteur Pinheiro Rodrigues – au sujet de la cryogénie appliquée à l’être humain. Tout le monde sait que la cryogénie constitue un chapitre sérieux de la science, dédié à l’étude des effets des basses températures sur les êtres vivants et non-vivants. Le froid intéresse les chercheurs allant de domaines tels que la vitesse de l’électricité dans les matériaux, à la recherche spatiale, au stockage des banques d’ovules et de sperme et pour bien d’autres applications.
En ce qui concerne l’humain, la cryogénie a fini par intéresser les esprits les plus « visionnaires » - ou les plus lucides et audacieux – qui jugèrent alors adéquat la création d’un département propre au sein de la cryogénie qui étudierait spécifiquement la congélation des êtres humains. Ce « département » a été baptisé « Cryonics » aux États-Unis – que j’ai traduit en français par « Cryonie ». Certains « visionnaires » ou encore mieux certains « enthousiastes » en sont venus à imaginer la chose suivante : si un homme, plutôt jeune, est terrassé par une maladie incurable, et est proche de la mort, qui aurait-il, posez-vous la question, de moralement censurable si c’est homme, au lieu d’attendre passivement le « lugubre peloton d’exécution » demandait à être congelé, immédiatement après sa mort naturelle, comme s’il s’agissait d’un spermatozoïde ou d’un ovule ? Maintenu à une température proche du zéro absolu – température à laquelle les atomes turbulents se maintiennent quasiment immobiles , il n’y aurait alors pas de décomposition, n’est-ce pas ?  
“Mais le “visionnaire” serait alors mort! Comment ressusciter un corps congelé ? Etant mort, son âme aurait alors quitté son corps ! Où pourrions-nous la récupérer afin de la réintroduire à l’intérieur du corps de ce fou décédé il y a des décennies ? » s’exclamaient les spiritualistes les plus indignés.
En s’appuyant sur cet espoir, moralement non-censurable, les “enthousiastes utopiques” ont commencé à imaginer les techniques possibles pour vérifier s’ils réussiraient à congeler une personne juste après sa mort, évitant ainsi la détérioration, principalement des neurones. Ils imaginèrent alors, utilisant uniquement la logique, que, si un être vivant quelconque était congelé de manière à ce que ses cellules ne se détériorent pas, immobilisées par le froid, il serait possible au minimum possible —, que, d’ici quelques décennies, quand la science et la technique seraient beaucoup plus avancées, que cette personne soit décongelée et manipulée, d’une manière spéciale, afin de retrouver la vie. Les séquelles résultant de ce long « sommeil » gelé, seraient alors réparées par la science future. Quelque chose de comparable à ce qu’il se passe lorsque nous visionnons un film sur DVD, appuyons sur « pause » et, ensuite, continuons à regarder l’enregistrement. Si, grâce à la congélation, rien ne s’est décomposé, pourquoi, peut-on se demander, serait-il impossible de « ressusciter » quelques décennies plus tard ? Tout dépendra des techniques futures, qui seront beaucoup plus avancées que les actuelles.     
Cet espoir, d’un être humain qui se sait un pied dans la tombe, ou proche de la crémation, peut avoir un effet psychologique secondaire non-négligeable : il est beaucoup plus réconfortant de savoir que l’on va sombrer dans l’inconscient sur une table d’opération, pour peut-être au minimum peut-être se réveiller dans un futur plus avancé scientifiquement ; plutôt que de savoir, avec une certitude absolue que l’on va mourir pour de bon, et se décomposer ou brûler dans un four crématoire. « Si la cryonie ne fonctionne pas, tant pis. Je serai déjà mort et ne saurai même pas de cet échec. C’est comme s’endormir pour une opération à risques. C’est quelque chose de beaucoup plus acceptable que la certitude d’une mort imminente, avec son « vide » terrifiant, ou son feu de l’enfer, si tant est qu’il existe. L’unique préjudice, si la cryogénie venait à ne pas fonctionner, sera pour le compte de mes héritiers avec les coûts de la congélation. Mais si cela fonctionne, le préjudice sera encore plus important car ils devront rendre partie de l’héritage reçu à la « mort » du « vieux fou ».
Voyons maintenant l’aspect technique de la chose puis une conclusion pessimiste  expliquée dans un des paragraphes à laquelle je suis arrivé, il y a de cela un ou deux mois mais que j’ai depuis nuancé.
Il n’y a pas de doute, comme je l’ai déjà dit, sur le fait que le froid intense de la cryogénie 196° Celsius négatifs empêche à, disons, 99% la putréfaction des tissus. Cependant, ce froid n’a pas que des effets bénéfiques. Avec la congélation, l’eau à l’intérieur des cellules de notre corps, se transforme en cristaux de glace qui se dilatent, et qui, en tant que tels, sont dotés de fines arêtes dont les pointes sont capables de perforer la membrane cellulaire, laissant ainsi s’échapper le précieux liquide lors de la décongélation. Sans eau, la vie des cellules et de l’être humain devient impossible. La décongélation rendrait des milliards de cellules inutilisables et serait l’obstacle majeur à l’efficacité de la cryogénie. 
Toutefois, un espoir est né lors des dernières années : des crapauds et des grenouilles des régions arctiques qui congèlent en hiver, apparemment morts, « se réveillent » avec le retour du printemps, vifs et prêts à continuer le cycle biologique : se nourrir et s’accoupler. Pour réaliser une telle prouesse, proche de la résurrection, l’organisme des grenouilles de ces régions, la « grenouille-léopard » (Rana pipiens), produit  un type de sucre qui empêche l’eau des cellules de geler et donc de se dilater et de provoquer le dommage cellulaire mentionné auparavant. En somme, les cellules se maintiennent congelées, « vitrifiées », mais sans dilatation. Et sans dilatation, je le répète, les cellules conserveront leur indispensable liquide.
C’était ce que les adeptes de la cryonie voulaient entendre. Les obstacles restants seraient alors contournés comme, par exemple, les interdictions légales, exagérées, exigeant que le patient soit « totalement » mort pour que puisse commencer les préparatifs pour la congélation, avec une substitution immédiate du sang par du glycérol. Cette exigence bureaucratique légale de « mort certifiée », implique la présence continue d’une équipe de techniciens pour une durée pouvant excédée plusieurs jours. A l’instant où le cœur s’arrête de battre commence alors une course contre la montre où chaque minute compte. Si le cerveau se retrouvait privé d’oxygène plus de quelques minutes le nombre exact est sujet à discussion —, les neurones commenceraient à s’endommager, ce qui invaliderait la raison d’être de la cryonie. Les personnes qui souhaitent être congelées, pour se « réveiller » d’ici quelques décennies, souhaitent revenir à eux aussi lucides qu’ils l’étaient avant de mourir.
Avec la bonne nouvelle des quelques grenouilles et crapauds congelés qui ont réussi un retour à la vie, il suffirait aux adeptes de la cryonie de se consacrer à la synthèse d’une substance qui, introduite dans le corps du « patient » immédiatement après sa mort, empêcherait l’eau des cellules de se transformer en glace.  Sans glace, je le répète, aucune dilatation, aucun « éclatement » des cellules.
A ce stade de la démonstration, je dois avouer que mon plus grand espoir — lors de l’étude de ce thème et l’écriture de ce roman — n’était pas vraiment, à titre d’exemple, de permettre à une personne atteinte d’un cancer incurable, de pouvoir jouir de quelques années de vie supplémentaires après sa “résurrection”. Cela représenterait beaucoup de travail et de dépense pour peu d’années de vie en plus. Mon “ambition secrète”, “inavouable” mais pas à moi-même —, était la perspective de quelque chose de beaucoup plus grand: une quasi éternité physique. 
Je m’explique. Si le patient, après des décennies de “cryopréservation”, revenait à lui lucide et était un scientifique exceptionnel un Einstein ou un équivalent —, avec un immense bagage d’informations et de réflexions propres, il serait utile pour l’humanité qu’il vive — lucide, lucide ! deux cents ans, trois cents ans ou plus avec un apport régulier de nouveaux neurones — véritables “tiroirs” de stockage d’informations qui viendraient apporter de nouvelles connaissances à celles déjà existantes.
Comment obtiendrait-on ces nouveaux neurones? Grâce aux cellules souches embryonnaires, capables de se transformer en n’importe quel type de cellules, y compris les cellules nerveuses. Il se trouve que même les têtes les mieux faites vieillissent, s’affaiblissent et meurent. La nature est “mesquine”, elle impose cette limite temporelle. Elle insiste à ce qu’il ne subsiste aucun être dépassant les 130 ans, approximativement. Si ceci arrivait aujourd’hui, nous serions en présence de momie vivante, sauf qu’aveugle, muette, sourde et désorientée.
Même les têtes les mieux faites vieillissent, malheureusement. Cependant, avec un apport régulier de nouveaux neurones “mourant d’envie de travailler”, peut-être après de nécessaires interventions chirurgicales dans la boite crânienne-, l’esprit humain ferait un grand pas en avant. Avec l’aide de nouveaux neurones, en complément des plus anciens, on assisterait à l’union biologique du nouveau et de l’ancien. Ceci à l’inverse de ce qui se passe de nos jours à l’intérieur de la boite crânienne de tout grand scientifique, chez qui, les neurones s’éteignent, tout simplement, faisant place à la décrépitude. Revenant au scientifique brillant, un Einstein avec trois fois plus de neurones aurait certainement beaucoup de nouvelles choses à nous enseigner.
A ce stade plein d’entrain de ma réflexion, une douche froide est cependant venue calmer mon enthousiasme spéculatif. Je me suis alors rappelé qu’aucune cellule n’est immortelle. Les neurones sont des cellules. Et les nouveaux neurones, obtenus grâce aux cellules souches embryonnaires seraient des sortes de « bébés-cellules », totalement ignorantes. De la même manière, elles devraient « apprendre à parler, à lire, à stocker le savoir basique, pour enfin, pouvoir aider le vieux scientifique ». Les neurones anciens, bien que savants, s’affaibliraient et mourraient au fur et à mesure que la « jeunesse cellulaire ignorante » germerait dans son cerveau, jadis privilégié. Continuerait à avoir lieu dans le cortex cérébral cette régulière « invasion barbare » comme un certain philosophe avait pour habitude de nommer chaque nouvelle génération » alors que les neurones porteurs de savoir périraient.  
Comme je ne connais aucune possibilité de rendre les neurones immortels, j’en suis arrivé à penser que, malheureusement, la cryonie au cas où elle viendrait à fonctionner ne serait utile que pour que le patient, une fois « réveillé », puisse continuer la vie qu’il menait avant d’être congelé. Il ne vivrait, après avoir été « ressuscité », que les années qu’il aurait dû vivre s’il n’avait pas été atteint de cette maladie mortelle. Probablement quelques années en plus, grâce aux ressources de la future médecine. Mais pas plus que cela. A peine un « étirement » après une longue « halte ». Mais en aucun cas de nombreuses décennies supplémentaires.     
J’insiste dans mon raisonnement: Même si une personne arrivait à « ressusciter », sans séquelle ce qui serait en soi une retentissante prouesse technique- le « ressuscité » continuerait à vieillir et ce à partir de l’âge auquel il aurait été congelé. S’il recevait régulièrement des greffes de cellules souches embryonnaires, capables de se transformer en neurones, ceux-ci seraient, comme je l’ai expliqué auparavant, des « boites vides » qui devraient être remplies à partir de zéro. Au fur et à mesure des années, le brillant scientifique ne serait déjà plus le même mentalement, car ses vieux et savants neurones seraient morts. Einstein ne serait plus cet Allemand né à Ulm, à moins que quelqu’un ne le lui enseigne, en l’expliquant aux nouveaux neurones greffés dans son cerveau. Triste constat n’est-ce pas ?         
J’en suis arrivé à penser: s’il existe un Dieu qui a délibérément créé une créature si spéciale, « à son image » l’animal humain, il semble qu’envoyer sur cette planète Terre un être si peu digne de confiance, cupide et orgueilleux, qui un jour aspirerait à la vie éternelle et peut-être même à lui prendre son pouvoir, ne faisait pas partie de ses intentions. N’ayant donc pas totale une confiance en sa créature spéciale du moins pas sur la planète terre- il a donc installé dans son cerveau des neurones de durée limitée, comme pour tamponner sur l’Homme ces mots invisibles « article périssable. Durée de validité : 120 ans. A consommer de préférence bien avant la date de péremption ».
En relisant mon dernier paragraphe bien pessimiste quant à la « semi-immortalité » améliorée-, une nouvelle idée m’est survenue et je vais l’expliqué. Elle est cette fois en faveur de la cryogénie appliquée aux scientifiques d’une valeur exceptionnelle. Il se trouve que les limites décrites auparavant  le fait que les nouveaux neurones dérivés des cellules souches embryonnaires naissent totalement vides d’informations n’ont pas pris en compte les probables et inimaginables progrès de la neurologie lors des prochaines décennies. 
Peut-être que — seul le futur nous le dira — les connaissances stockées dans les vieux neurones seront transférées vers les « jeunes » neurones par des synapses spontanées, permettant ainsi au scientifique de garder son identité antérieure. Dans ce cas, nous serions au commencement  d’une éternité biologique dépendant uniquement de la capacité technique future à maintenir vivant l’organisme humain dans son ensemble. Un stade auquel on pourrait arriver plus facilement qu’à la gestion des neurones. Ce serait le rêve inavoué des êtres humains qui, faute d’alternative, se contente de la toujours discutable éternité spirituelle, accompagnée de ses jugements et punitions.  
Le roman “Cryonie” peut-être le seul ouvrage sur cette planète publié sur le sujet — est disponible, en anglais et portugais, pour lecture sur support électronique ……………. (espace pour mentionner où acheter le livre électronique)….., et comprenant les composantes littéraires nécessaires à tout roman. Cette œuvre raconte le drame d’un banquier brésilien, qui se retrouve accusé du meurtre de son épouse, fait faillite, et, atteint d’un cancer préfère finalement être congelé aux Etats-Unis plutôt que de  purger sa peine de prison qu’il considère injuste. Tout au long de sa lecture, le lecteur pourra tirer sa propre conclusion quant à la culpabilité du financier tombé en disgrâce.  
Si le lecteur s’intéresse à la littérature associée à la science et à la philosophie, « Cryonics », ou « Cryonie » est le livre idéal, probablement unique en son genre. Il enseigne, polémique et philosophe en abordant un désir inavoué du genre humain : la semi ou totale immortalité physique. Sans porter préjudice à l’immortalité spirituelle au cas où le décès surviendrait à un moment donné.
Fin



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